Mon projet artistique et pédagogique sur la première guerre mondiale prend racine lorsque je découvre pour la première fois une stéréoscopie (plaque de verre superposant deux images photographiées en transparence et donnant l’impression du relief).
On y voit des soldats recroquevillés sur une barque traversant une rive.
Un homme se détache de la troupe.
Il jette un regard derrière lui, vers nous, vers moi. Son regard me saisit et m’incite à le suivre, à traverser la rive avec lui…
Voilà, sans le savoir, ma rencontre avec le premier passeur.
Un peu plus tard, j’apprends que ces hommes sont des poilus qui ont participé à la première guerre mondiale.
Je n’ai aucun lien direct, ma famille ne m’a rien transmis sur cet épisode de l’Histoire et pourtant j‘éprouve le désir d’aller à la découverte de personnes qui pourraient m’en dire davantage…
Apprenant que le dernier poilu australien est décédé, une question surgit :
Comment la mémoire de la Première Guerre Mondiale va-t-elle désormais se transmettre aux nouvelles générations ?
Qui sont les nouveaux passeurs de mémoire?
Je pense naturellement aux professeurs d’histoire-géographie et l’on me parle du GREIDd’histoire géographie de Créteil dirigé par Pascal François.
Ainsi en 2011, je rencontre Franck Lhospitalier. Très rapidement nous entamons une collaboration active,il m’accompagnedans mon travail de réalisateur avec des notes pédagogiques.
Il fait partie de ces nouveaux passeurs de mémoire qui forment comme il le dit si bien les « futurs passeurs de mémoire ». Il fera d’ailleurs l’objet d’un film documentaire qui le verra partager son travail pédagogique avec un professeur allemand.
J’ai donc souhaitésoutenir son travail pédagogique en mettant à sa dispositon mes stéreoscopies de la Grande Guerre pour cette exposition.
Karim HOUFAID